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Découvrez les secrets qui donnent toute leurs saveurs à nos miels !
L'abeille corse
Nous travaillons avec l’abeille locale, écotype endémique de l'abeille noire. Mais quelle est donc cette abeille et quelles sont ses spécificités ?
L’abeille d’écotype corse Apis mellifera mellifera corsica se distingue nettement des autres abeilles car elle est parfaitement adaptée aux conditions climatiques et géographiques de l’île, et a la faculté de profiter au mieux de la succession des floraisons exceptionnelles tout au long de l’année.
En termes de conduite apicole et de production, cette adaptation de l’abeille à son environnement permet une exploitation rationnelle et fiable de l’ensemble des ressources du milieu.
Cet écotype fait l’objet de mesures de préservation, avec notamment l’interdiction de toute importation de cheptel et matériel apicole usagé depuis juillet 1982 par un arrêté.
En vue de préserver et améliorer les caractéristiques de notre abeille, le Syndicat AOC « Miel de Corse – Mele di Corsica » a mis en place en 2005 une station de sélection et de multiplication de l’abeille corse.
Très adaptée à son milieu donc, l'abeille corse bénéficie en plus, d'un climat méditerranéen avec un printemps et un automne à tendances plutôt douces et très fleuries.
C'est ce qui permet à nos butineuses de potentiellement connaître sur de longs mois de bonnes conditions propices à des récoltes de miels (les abeilles sortent butiner dès 12°c).
Ajoutons à cela une reine des abeilles aux capacités de ponte étendues sur toute cette période riche en nectars, et on a des colonies bien peuplées tout au long de la saison apicole corse, et donc potentillement en mesure de nous permettre de prélever du miel pour notre production à plusieurs reprises, de la mi-Mars, jusqu'à la mi-Novembre.
Saisons & altitudes
La Corse, une montagne dans la mer !
Enfin « presque presque » , mais ces grandes variations d'altitudes sur un si petit territoire, et son climat doux ont permis l'installation d'une flore endémique riche qui est encore bien préservée.
C'est le maquis, (« A Machja » dérivé du latin « macula » : « tache », faisant allusion à l'aspect tacheté dû à la végétation) qui occupe les principaux espaces sauvages de l'île.
Il s'agit d'un ensemble riche et varié d'espèces végétales :
-Au printemps, au milieu du vert, le maquis blanchit avec la floraison dominante de la bruyère blanche endémique (erica arborea), mais il est taché de jaune avec les genêts, de mauve avec la lavande papillon, de violet avec la vesce et les pois de senteur, ou encore les cistes très pollinifères !
-Un peu plus en altitude, le maquis se compose de plantes moins hautes et plus denses, comme notre thym endémique l'arba barona, ou l'anthyllis d'herman, qui fleurissent avec un peu de retard par rapport aux plantes des plaines, parce que les températures tardent à se réchauffer sur les sommets.
Ces floraisons nous permettent de produire le miel de maquis d'été.
-Durant la saison sèche, en plaine, les fleurs se font beaucoup plus rares, mais nos abeilles ne chôment pas pour autant !
À l'ombre de grands arbres, à proximité de petits cours d'eau, les butineuses vont trouver de quoi maintenir la température dans la ruche (avec la récolte d'eau et en ventilant grâce à leurs ailes, elles rafraîchissent l'atmosphère du nid), mais elles vont aussi pouvoir s'approvisionner en miellats.
Récoltant sur plus de 200 espèces végétales différentes les substances sucrées sécrétées par les plantes attaquées par des insectes piqueurs, les abeilles produisent le seul miel de la gamme qui n'est pas issu d'un nectar, le miel de miellats du maquis.
-À l'automne, après les températures très souvent caniculaires de l'été, le rafraîchissement qui commence en altitude et se poursuit plus tard en plaine, va favoriser la floraison des plantes automnales de notre maquis.
Magnifique avec ses multitudes de petites clochettes blanches qui se partagent la vedette avec les arbouses aux jaunes, rouges et oranges pétants, c'est au tour de l'arbousier de fleurir notre maquis. Son nectar abondant et très parfumé prend en général le dessus sur celui des autres plantes nectarifères de la saison.
Il ne faut pas voir notre automne comme un paysage fané avant l'hiver, mais plutôt comme un second printemps, au cours duquel l'inule visqueuse jaunit les prairies, la salsepareille embaume les sentiers d'une alléchante odeur de miel, et pendant lequel, les abeilles bourdonnent à foison de fleur de lierre en fleur de lierre !
Ainsi, tout au long de l'année, en fonction des saisons et de l'altitude, quantité de plantes différentes fleurissent à tour de rôle, modifiant les paysages mais aussi les couleurs et les goûts des miels que produisent nos petites abeilles ...
La transhumance
En tant qu'apiculteurs professionnels pour pouvoir vivre de notre activité, nous sommes obligés de déplacer nos ruches afin de suivre les floraisons successives que nous offre notre belle nature. Sans cela, nous ne pourrions pas produire suffisamment de miel.
Pour déplacer les colonies d'abeilles, il faut s'assurer que les butineuses ont eu le temps de rentrer à la ruche. Pour ce faire, il faut attendre que le soleil se couche... et oui, la transhumance se fait de nuit. Ainsi, à leur réveil, c'est un tout nouveau paysage fleuri qui accueille nos abeilles.
Les transhumances des mois de mai, juin et juillet sont les plus difficiles, car les journées sont plus longues, et en général, les routes aussi car les ruchers visés (sous le châtaignier) sont loin... autant dire que ces nuits sont courtes et fatigantes. Il n'est d'ailleurs pas rare que nous plantions une tente pour dormir sur place pour ne reprendre la route que le lendemain matin.
Nous disposons entre 50 et 80 ruches sur un emplacement stratégiquement mis en place :
Au printemps, dans les basses vallées, les grandes pairies, nous recherchons particulièrement la floraison de l'asphodèle, des chardons, de la vesce, vipérine... mais la production de cette récolte à cause de la sécheresse et des modifications climatiques devient plus qu'incertaine, c'est pourquoi, depuis 2022, nous amenons aussi une partie de nos ruches sur une exploitation de clémentiniers (arbres irrigués).
Nous avons donc certaines années la chance d'avoir 2 miels de printemps (un premier récolté sur le littoral de la côte ouest de l'île et le miel de clémentinier produit en haute corse sur la commune de Vescovato).
Toujours au printemps, mais sur des emplacements plus sauvages, nous recherchons la floraison de la bruyère qui blanchit le maquis et nous donne en général une belle récolte d'un miel ambré et parfumé, sans amertume.
Une fois les hausses récoltées, les ruches sont déplacées vers un autre emplacement.
Placées sur une remorque, les colonies sont transportées vers le rucher suivant.
De la plaine, les ruches vont à la montagne, car les températures en altitude se radoucissant, c'est encore le printemps qui accueille nos abeilles mais avec d'autres plantes.
On retrouve la bruyère qui peut pousser jusque très haut, mais on recherche aussi des emplacements avec une forte concentration de thym et d'anthyllis (miel de maquis d'été), et bien sûr les châtaigniers.
À partir de la mi-juillet les ruches sont redescendues en plaine, à l'ombre, en bordure de zones humides, où nous espérons la production du miel de miellats du maquis.
C'est un miel liquide, étonnamment noir et sans amertume, aux saveurs de réglisse et fruits secs.
Pour produire ce miel, les abeilles profitent de la présence d'insectes piqueurs qui se nourrissent de la sève de plus de 200 espèces végétales différentes.
Les abeilles trouvent dans ces miellats qui suintent des végétaux, une ressource très importante pour elles en cette saison sèche.
Quand les étés ne sont pas trop caniculaires, nous pouvons espérer en prélever une récolte, mais ce miel devient de plus en plus difficile à produire...
Ensuite, nous attendons la floraison des plantes automnales qui débute (à l'inverse du printemps) d'abord à la montagne avec le fraîchissement des températures, et peut s'étaler jusqu'en janvier en plaine.
Il y a le lierre, l'inule visqueuse, la salsepareille, mais c'est surtout la floraison de l'arbousier qui nous donne une chance de produire notre miel de maquis d'automne.
Ce miel blond clair, est sans conteste le plus parfumé de tous, il est très fort et amer, aux saveurs de caramel brûlé, de café...
La richesse florale de notre île à chaque saison et aux différents étages de végétation, nous permet de produire une gamme de miels très variés en goûts et en couleurs.
Un type de fleur, c'est un nectar particulier, avec un goût, une couleur et une odeur qui lui sont propres.
Les étapes de la récolte
Pour produire du miel, les abeilles récoltent des nectars (sauf pour les miels de miellats). Un nectar est une substance sucrée très humide fabriquée par la fleur pour attirer les insectes et permettre ainsi la pollinisation.
Ces nectars sont transformés en miel par les abeilles en étant séchés, déshumidifiés, et quand le taux d'humidité est suffisamment bas (en général en dessous de 18%), le miel se conserve alors très bien et ne fermentera pas.
Lors des visites de ruches (qui au printemps sont hebdomadaires), nous surveillons attentivement les signes de la nature pour savoir quand le moment est venu de récolter.
La récolte de miel se fait en prélevant les hausses (étages supérieurs de la ruche comprenant 9 cadres cirés), dans lesquelles nous nous assurons que la reine ne peut pas monter pondre, on y trouve donc surtout du miel (le pollen étant de préférence stocker près du couvain). Lorsque nous sommes certains que le miel est assez sec, nous pouvons l'extraire des alvéoles dans lesquelles les abeilles l'ont soigneusement stocké, et ceci se fait en plusieurs étapes :
La désoperculation (retrait avec une lame de la fine couche de cire qui obstrue les alvéoles remplies de miel) :
Les cadres sont mis en mouvement à forte vitesse autour d'un axe central ; le miel, par force centrifuge, est expulsé des alvéoles et s'écoule le long de la paroi de l'extracteur.
Le miel extrait se retrouve dans un bac décanteur. Il est ensuite pompé et filtré puis stocké en maturateur pour décanter quelques semaines avant d'être mis en pot.